dimanche 15 novembre 2009

Le téléphone mobile solaire à la conquête de l’Afrique

Des téléphones mobiles fonctionnant à l’énergie solaire en Afrique. L’idée avance à mesure que la technologie progresse. Samsung Blue Earth, Sharp Solar Hybrid, LG Solar Mobile… les leaders mondiaux de la téléphonie mobile se sont tous lancés récemment dans la commercialisa­tion de téléphones «verts et solaires». Fabriqués à partir de bouteilles d’eau ou de plastiques recyclés, ces appareils sont alimentés par le soleil grâce à des panneaux photovoltaïques intégrés.

Mais cette nouvelle technologie, qui commence tout juste à faire son ap­parition sur les marchés de Tokyo, Paris ou New York, n’est pas seule­ment accessible aux usagers européens, américains ou japonais. Un té­léphone solaire, le Simu ya Solar, circule en effet au Kenya depuis le 12 août dernier.

Rechargeable par temps couvert ou ensoleillé

Simu ya Solar, qui signifie téléphone solaire en "sheng", un argot urbain où se mélangent anglais et swahili, est fabriqué à partir de composants recyclés. Il dispose d’un panneau solaire à l’arrière et se charge à l’éner­gie solaire par temps couvert ou ensoleillé. Il peut être totalement re­chargé entre 8 et 15 heures, selon le taux d’ensoleillement. Une heure de charge permet 5 à 15 minutes de temps de parole, là encore en fonc­tion des conditions climatiques.

Vendu à moins de 30 euros, Simu ya Solar est commercialisé par l’opéra­teur de téléphonie mobile Safaricom dans le cadre d’un partenariat avec le fabriquant chinois ZTE, qui mise sur cette réussite pour exporter son appareil dans d’autres pays d’Afrique.

Un produit idéal pour l’Afrique

Le continent présente en effet tous les atouts pour devenir un des mar­chés les plus attractifs de la téléphonie solaire : un taux annuel d’enso­leillement parmi les plus élevés de la planète, une population jeune qui va doubler à l’horizon 2050, et un marché du mobile qui enregistre de­puis 2002 une croissance moyenne de 49%, soit la plus forte expansion au monde, devant le Moyen-​Orient (33%) et la région Asie-​Pacifique (29%).

De plus, le téléphone solaire est un produit idéal pour les africains vi­vants dans les zones rurales sans électricité et qui doivent parcourir de longues distances pour recharger leurs appareils. Il peut l’être aussi pour les habitants des grandes villes de certains pays, où le déficit éner­gétique conduit régulièrement à des politiques de rationnement de l’électricité.

Relancer la recherche sur l’énergie solaire

Le potentiel solaire de l’Afrique et l’accessibilité de cette technologie in­citent également des opérateurs, comme Ericsson au Kenya, à alimenter leurs antennes de téléphonies mobiles avec des capteurs photovol­taïques. Mais le succès éventuel de la téléphonie solaire en Afrique pourrait aussi pousser les agences internationales à investir davantage dans la recherche et le développement de l’énergie solaire pour d’autres formes de consommation sur le continent. Des projets expérimentaux ont déjà été mis en œuvre de puis plusieurs années : télévisions solaires au Niger, pompes à eau solaires au Mali ou installation d’une centrale photovoltaïque dans le village de Notto Diobass au Sénégal.

Les Etats africains, dont beaucoup sont encore obligés d’importer des groupes électrogènes pour alimenter en électricité leurs grandes agglo­mérations, ont tout à gagner au développement de cette technologie : baisse de la facture énergétique, limitation des délestages et accéléra­tion du développement des zones rurales.

Source : AfriqueAvenir

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