mardi 27 octobre 2009

Les SSII africaines se mettent en ordre de bataille

Le marché africain des services informatiques présente un potentiel de crois­sance comparable à celui de la téléphonie mobile. Il devrait connaître une hausse annuelle moyenne de 20 % à 30 % dans les dix prochaines années, contre 5 % à 10 % en Europe et aux États-​Unis. Les fleurons internationaux, comme Accenture, Unilog, Capgemini ou Hewlett-​Packard, qui a lancé en 2008 un projet baptisé « African Opportunity », destiné à accroître sa pré­sence sur le continent, sont déjà très présents avec de multiples filiales. Mais ce secteur de pointe n’est plus une chasse gardée japonaise, européenne, américaine ou indienne. Car les parts de marché des sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) africaines ne cessent d’augmenter.

Les activités se diversifient et s’exportent

Longtemps cloisonnées à la sous-​traitance des besoins en équipements (ordinateurs, imprimantes, serveurs), les SSII africaines proposent désormais des services dans le conseil, le développement de logiciel, la création de solutions, l’intégration de systèmes et l’externalisation. Et si elles élaboraient dans le passé essentiellement des systèmes pour les banques et les sociétés d’assurances, leur activité s’est depuis largement diversifiée, touchant la plupart des secteurs de l’économie. Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie font figure de locomotives, avec des taux de croissance à deux chiffres de puis plusieurs années. Ce dynamisme permet aux SSII du Maghreb de répondre aux besoins de leurs pays mais aussi d’expor ter leur savoir-​faire. C’est le cas, par exemple, de la société marocaine HPS (Hightech Payment Systems), un leader mondial dans la monétique, qui réalise 80% de son chiffre d’affaires avec l’exportation de ses solutions dans 51 pays d’Afrique, du Golfe, mais aussi d’Europe et d’Amérique du Nord.

Les SSII africaines remportent des appels d’offre internationaux

Le développement de logiciels n’en est qu’à ses dé buts en Afrique subsaharienne. Il s’agit souvent de marchés de niche, comme le règlement de factures d’électricité par SMS ou des applications pour gérer des centres d’appels. Mais avec une demande intérieure croissante, une main-​d’œuvre bon marché, des ingénieurs de qualité et l’instal­lation progressive de câbles sous-​marins de fibres optiques, les SSII d’Afrique subsaharienne disposent de tous les atouts nécessaires pour se développer et diversifier leurs services. Certaines ont déjà su en tirer profit, notam­ment au Sénégal où la société Chaka a été choisie pour équiper l’opérateur téléphonique Sonatel au terme d’un appel d’offres remporté en concurrence avec des géants mon diaux comme Alcatel et Siemens.

Des synergies et des consortiums pour être plus compétitifs

De nombreux spécialistes estiment cependant que l’informatique africaine ne pourra atteindre le modèle indien, qui a vu Bangalore devenir une cité mondiale des SSII, qu’en avançant en ordre moins dispersée. C’est pourquoi de nombreuses initiatives de synergies techniques et commerciales sont à l’œuvre depuis quelques années sur tout le continent. Pionnière dans ce domaine, la société ivoirienne Inova a réunie sept SSII africaines au sein d’un consortium. Le but est d’atteindre une taille suffi sante et une couverture géographique assez étendue pour ne pas rester en marge des grands marchés et les laisser à des groupes étrangers. La stratégie semble gagnante : trois membres du consortium ont déjà gagné un appel d’offre au Burkina face à plusieurs multinationales, en faisant va­loir leur plus grande proximité avec la clientèle et des prix plus adaptés aux contraintes locales.

Source : afriqueavenir.org

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