Le dernier rapport du Groupe de la Banque Mondiale conclu que les nouvelles technologies créent des emplois, augmentent la productivité et améliorent la gestion.
Selon un nouveau rapport du Groupe de la Banque Mondiale : Information and Communications for Development 2009: Extending Reach and Increasing Impact, le nombre d'utilisateurs d'Internet a été multiplié par 10 entre 2000 et 2007 dans les pays en voie de développement.
De plus, le rapport estime que les prochains milliards d'abonnés à la téléphonie mobile seront principalement des utilisateurs en zones rurales. Un exemple illustrant ce phénomène est l'Inde, un pays en développement qui s'est converti en leader mondial de cette industrie.
Cependant, le Groupe de la Banque Mondiale affirme que moins de 15% de ce marché de la communication a été exploité, et il estime que l'on atteindra seulement 27% en 2010. Cette réalité incite les experts à analyser la meilleure manière d'employer les avantages offerts par internet et d'atteindre son un développement plus complet.
Dans un pays comme le Ghana, les télécommunications ont contribué au développement économique. Actuellement, 35% de l'emploi dans les pays en développement est lié au secteur des services, il en va de même pour 51% de son PIB.
Une des raisons est l'utilisation que font les agriculteurs des téléphones mobiles pour accéder aux informations de marché. Grâce à un service d'alerte par messages courts (sms), l'utilisateur connaît les prix des produits en temps réel et les offres d'achat et vente.
De la même manière, des accords sont conclus entre commerçants sans faire appel à des intermédiaires qui augmentent le coût des transactions. Une autre manière d'éviter le paiement de taxes est l'utilisation de services bancaires et de paiements mobiles.
L'accès aux réseaux à large bande (internet et mobile) est fondamental pour le développement futur de ce secteur.
Bien que de nos jours les réseaux mobiles constituent la plus grande plateforme de distribution au monde, la connexion à Internet est fondamentale pour le développement futur de ce secteur. Les experts s'accordent pour dire qu'une augmentation de 10 % des connexions à Internet à haut débit augmenterait de 1,3 % la croissance économique des zones rurales.
Pourquoi ? Simplement parce que si le haut débit gagnait les zones éloignées, de nouveaux emplois seraient créés pour les jeunes, et la productivité des champs de culture et leurs exportations augmenteraient.
L'expérience a montré que l'accès aux réseaux de large bande a eu un impact positif sur les revenus ruraux des pays en développement. En Inde, le programme E-Choupal a été démarré en 2000 par ITC, l'un des plus grands exportateurs agricoles du pays. Le programme fonctionne dans les lieux de réunion communautaires traditionnels (choupals) des villages agricoles, et utilise un portail commun qui relie des ordinateurs personnels multimédia par satellite. La formation est fournie aux habitants, qui sont en général des agriculteurs alphabétisés ayant un rôle respecté dans leur communauté. Les ordinateurs donnent aux agriculteurs un meilleur accès à l’information, comme par exemple prévisions météorologiques, listes de prix des récoltes sur les marchés voisins, et les dernières techniques d'ensemencement. Dans leur ensemble, ces améliorations ont eu pour résultat des gains de productivité pour les agriculteurs. E-Choupal permet aussi une étroite interaction entre les TICs et les fournisseurs ruraux, ce qui augmente l’efficacité des chaînes d’approvisionnement agricole des fournisseurs, élimine les intermédiaires et améliore les termes commerciaux. Le fait que ITC paie un prix supérieur à celui de ses compétiteurs pour les produits exportables a encouragé les agriculteurs à vendre leur production augmentée à l’entreprise. En 2008, E-Choupal a atteint des millions de petits agriculteurs dans plus de 40.000 villages, apportant des avantages économiques et autres. Son objectif est d'atteindre les 100.000 villages en 2010. Un autre programme, lancé par l'Association Songtaaba, a permis aux productrices agricoles du Burkina Faso de devenir des participants économiques grâce à la large bande. Songtaaba, une organisation qui fabrique des produits de soins de la peau, fournit des emplois à plus de 3.100 femmes dans 11 villages. Afin d'offrir à ses membres un accès régulier à une information utile et d'améliorer le marketing et la vente de leurs produits, l'association à établi dans deux villages des télécentres équipés de téléphones portables, d’un système de positionnement global (GPS) et d'ordinateurs avec connexion Internet à haut débit. Les télécentres, gérés par des villageoises formées à cet effet, aident l'association à diriger son commerce plus efficacement. L'organisation maintient aussi un site Internet qui offre à ses membres l'information opportune au sujet d'évènements où ils pourront promouvoir ou vendre leurs produits. Dans les deux ans suivant l’établissement des télécentres et le lancement du site Internet en 2006, les commandes ont augmenté d’environ 70 pour cent, et les membres ont plus que doublé leurs gains.
Source: Oiang et Rossotto 2009.
Mais ces avancées en matière de télécommunications n'apportent pas que des bénéfices économiques, mais également politiques.
Les gouvernements modernes qui se servent des TIC peuvent accroitre l'éfficacité de leurs services publics, la transparence de leur fonctionnement et leurs capacités de répondre aux problèmes.
Ce sont les conclusions des projets menés en Chine et au Brésil sous le nom d'e-gouvernement. Ces projets ont permis de réduire le cout et le temps passé pour les transactions financières et ils ont permis une augmentation des revenus fiscaux des gouvernements.
De plus, l'accès à un service public depuis depuis un centre local ne nécessitant pas de longs trajets, a permis une plus forte participation de la population.
La pénétration des technologies de communication dans les zones défavorisées a aussi contribué à des améliorations sociales.
De nombreux pays en voie de développement souffrent du manque d'accès à des soins de santé. Face à ce problème, l'amélioration des systèmes d'information aident au suivi de prestations de services, améliorent la gestion des inventaires et permettent aux professionels d'être averti plus rapidemment sur les résultats de leurs actions.
Enfin, un bénéfice social majeur nait de l'intensification des relations sociales à distance permises par les nouveaux médias, par delà les frontières notamment.
Les obstacles
Le cout élevé de la mise en place de ces systèmes reste un inconvénient majeur.
Les nouvelles technologies de l'information se développent surtout dans les villes qui permettent aux acteurs de rentabiliser leurs investissements. Les zones rurales restent profondément défavorisées en matière d'accès à internet, du fait de l'absence de réseau existant permettant de véhiculer les données, du fait des distances à parcourir également.
Le manque de personnel compétent freine également le développement de la pratiques et d'applications de ces nouvelles technologies. Toutefois, on peut rappeler que la formation peut désormais se faire de manière distante. Les conditions de transfèrs de compétences du nord vers le sud et du sud vers le nord n'ont jamais étaient aussi bonnes qu'avec internet. Toutefois la multiplicité des langues n'est pas sans poser problème (note du traducteur :).
Enfin, la volonté politique est une des clés du développement de l'accès à internet. Des politiques incititatives doivent être menées pour aider à la mise en place des investissements de départ.
Les bailleurs du nord devraient prévoir une amplification des fonds destinés à financer ce type de programmes.
Pour aller plus loin :
Synthèse du rapport Information et Communication pour le Développement, en français par Mohsen Khalil, Philippe Dongier, and Christine Zhen-Wei Qiang : 18 pages et de nombreuses références à des études.
Lire le rapport complet de la banque mondiale en anglais.
Source : regardsurleweb.solidairesdumonde.org
jeudi 22 octobre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire