mercredi 30 décembre 2009

Les Africains accros à l'internet mobile

Le nombre d'utilisateurs de téléphones portables ne cesse d'augmenter en Afrique. Avec plus de 400 millions d'abonnés, le marché africain dépasse désormais celui de l'Amérique du Nord, note l'hebdomadaire sud-africain Mail & Guardian. Pour beaucoup d'Africains, le téléphone portable est le seul moyen d'accéder à Internet en raison de la mauvaise qualité des lignes fixes ou de leur absence. Le navigateur pour portables développé par le fabricant norvégien de logiciels Opera rencontre un très vif succès sur tout le continent. Dans une étude récente, l'entreprise estime que le nombre de portables équipés de son navigateur a fait un bond de 177 % depuis un an.

Le réseau social Facebook est le site le plus consulté depuis leurs téléphones portables. Les sites d'information en ligne font également un tabac. La BBC arrive en tête dans la plupart des pays anglophones, CNN est leader au Nigeria, au Ghana et en Zambie. Quant au site du quotidien sportif L'Equipe, il est très consulté dans les pays d'Afrique de l'Ouest, et notamment en Côte-d'Ivoire.

Source : Courrier international

Les opérateurs illégaux de télécoms au Cameroun : l’option la plus raisonnable

CALGARY, Canada, 17 décembre 2009 (APCNouvelles)

En 1995, le Cameroun a lancé un processus de restructuration dans le secteur des télécommunications. Faisant partie des pays les moins connectés d’Afrique (il se retrouve au 179e rang des 206 pays classés par l’Union internationale des télécommunications), il a créé à l’époque l’Agence de règlementation des télécommunications (ART) afin d’assurer une saine concurrence entre les opérateurs.

Cette mesure devait permettre l’arrivée de nouveaux opérateurs sur le marché, ce qui aurait théoriquement conduit à une réduction des prix et à une amélioration de la qualité du service. Mais le Camerounais moyen ne peut toujours pas se permettre de naviguer librement sur l’internet ou de faire un appel interurbain sur sa ligne terrestre ou son téléphone mobile.

À l’époque des réformes réalisées entre 2002 et 2008, 123 licences d’exploitation de réseau ont été octroyées, dont 53 à des réseaux publics ouverts, 70 à des réseaux privés indépendants et une cinquantaine à des fournisseurs de services internet, mais cette multitude de licences et d’opérateurs n’a pas conduit aux réductions de prix tant attendues par la population.

Ouvrir la porte aux opérateurs informels

Le réseau de téléphone filaire sur lequel CAMTEL, l’opérateur historique national, exerce un monopole, n’assure qu’une faible couverture nationale. Un rapport de PROTÉGÉ QV, une ONG camerounaise travaillant dans le domaine des TIC, révèle que « moins de 2% des Camerounais ont un téléphone fixe en raison du manque de lignes (175 000), du mauvais état des infrastructures, de la lourdeur administrative et des coûts élevés d’installation (100 000 FCFA, soit environ 200 $ US pour les lignes commerciales et 40 000 FCFA (80 $ US) pour les lignes résidentielles) ». Même le CT Phone, un téléphone novateur qui utilise la technologie CMDA – qui permet de faire des appels simultanés sur une seule connexion et revient donc à moins cher – n’a permis de faire que des progrès négligeables et il faut encore améliorer l’infrastructure de ce réseau qui couvre 48 régions.

La téléphonie mobile est de mauvaise qualité. Les réseaux sont souvent bruyants et saturés, en particulier dans les grandes villes comme Douala et Yaoundé, et les coûts de communication sont très élevés. Un appel d’un opérateur concessionnaire comme MTN ou Orange vers un autre réseau peut coûter jusqu’à 40 cents US la minute. Ces coûts élevés et la mauvaise qualité des services ont ouvert la voie aux opérateurs illégaux qui demandent la moitié du prix des réseaux officiels. Mais ils ont beau être illégaux, ces fournisseurs pirates contribuent largement à faire baisser le prix de l’accès internet à un niveau accessible pour le Camerounais moyen. Dans un pays où 48% de la population vit avec moins de un dollar US par jour, la communication est un luxe que beaucoup ne peuvent se permettre.

La situation de l’internet n’est pas différente. CAMTEL a commencé à offrir l’accès internet en 1998. Bien que l’accès large bande se soit amélioré depuis 2005 avec l’utilisation de la fibre optique et le raccordement au câble SAT-3/WASC, le développement du secteur a été ralenti par l’état pitoyable de l’infrastructure du réseau de téléphonie fixe négligé pendant des années, ainsi que par la lenteur du déploiement de la fibre optique. Par conséquent, les cybercafés sont la solution la plus abordable pour la plupart des gens. Une heure d’internet coûte entre 60 cents et 2 $ US, avec une moyenne d’environ 1 $ US de l’heure dans les régions rurales les plus pauvres.

Étant donné que CAMTEL et l’ART limitent le nombre de concurrents en imposant des droits de licence très élevés (qui se répercutent sur les consommateurs), les opérateurs informels continuent d’offrir une solution abordable aux besoins de communication de base des Camerounais. Mais il y a des inconvénients – ces opérateurs utilisent les VSAT pour offrir l’accès internet et exposent ainsi les utilisateurs à un équipement dont la qualité ou la fonctionnalité n’a pas été contrôlée. Cet équipement non réglementé peut tomber en panne, sans oublier qu’un tel fonctionnement illégal entraîne également des pertes importantes de revenus fiscaux pour le gouvernement ainsi que des pertes en droits de licence.

Les fournisseurs officiels offrent les services classiques – email, SMS, etc. – pour un coût d’abonnement réseau d’environ 90 $ US et des frais d’environ 50 $ US par mois, mais pour une connexion très instable d’une qualité douteuse. Même avec l’offre d’un plus grand nombre de services abordables, ces coûts restent élevés pour les Camerounais.

Un Fonds spécial de télécommunication, approvisionné par les opérateurs officiels et plusieurs autres sources, a été créé en 2002 afin de mobiliser des fonds pour améliorer l’accès universel, mais sans trop de succès jusqu’à présent. Il n’est pas toujours facile de demander à des opérateurs de télécoms en difficulté de faire ainsi des paiements volontaires. Pourtant les opérateurs ne sont pas les seuls en cause – l’organisme de régulation est tout aussi responsable de la situation actuelle des télécommunications et est incapable de s’acquitter convenablement de sa fonction de régulation.

Les lacunes de l’organisme de régulation

Il semble que l’ART, gérée par le ministère des Télécommunications MINPOSTEL, n’a pas les moyens (ni l’autorité, ni l’indépendance ni les ressources) pour jouer pleinement son rôle de régulateur – un rôle qui devrait comprendre le contrôle des coûts des services. La principale fonction de l’ART est la gestion de la concurrence, la surveillance de la production et de l’offre de services de qualité et la protection des consommateurs – des rôles qui justifient son autonomie décisionnelle et opérationnelle – , mais PROTÉGÉ QV met en doute l’indépendance de l’ART envers le gouvernement et CAMTEL. Le directeur de l’ART est en effet nommé par le président de la République et la majorité des directeurs et des cadres sont des représentants du gouvernement.

« Peut-elle réellement traiter de façon indépendante et équitable les problèmes qui surgissent entre opérateurs, surtout lorsque l’opérateur public, CAMTEL, sous la même supervision, est en cause? » demande PROTÉGÉ QV.

D’autre part, les lois et les règlements qui régissent le secteur sèment la confusion quant aux rôles des différents acteurs. La loi donne le monopole à CAMTEL sur le développement des infrastructures de télécommunication et donne à MINPOSTEL la responsabilité d’étudier et de mettre en place, ou de faire mettre en place, l’équipement et les infrastructures de télécommunication. Les deux fonctions se retrouvent donc sous la supervision d’un seul acteur.

De plus, la connectivité et l’accès internet transfrontaliers ne sont pas mentionnés – le commerce et les transactions en ligne ne sont donc pas réglementés, une situation passablement problématique quand ont sait le rôle essentiel de l’internet dans le développement de l’économie partout dans le monde. Selon PROTÉGÉ QV, « ce vide juridique place l’autorité chargée du secteur dans une position difficile, en particulier face à la forte demande de licences pour fournir des services comme l’internet mobile, la voix et la télévision sur IP et le Wimax ». L’ART se retrouve ainsi devant un vide juridique et les réformes, dont l’intention était de promouvoir l’accès universel et donc le développement économique et social du pays, demeurent sans effet.

Source : apc.org

Photo : Gasti via Flickr. Des vendeurs de rue offrent du temps de téléphone à la minute.

lundi 28 décembre 2009

Le commerce électronique se démocratise en Afrique

Un nombre toujours croissant d'entreprises africaines investissent dans le commerce électronique. Un secteur parsemé de réussites qui montre que les entrepreneurs africains bien informés peuvent réussir et que l’Afrique a en réalité des avantages compétitifs, spécialement dans les téléservices Business to Business tournés vers l’export.

Mais pour que le commerce électronique se développe pleinement, les pays africains doivent pousuivre leurs efforts afin de mettre en place un environnement favorable au niveau juridique, financier, logistique et économique.

L'Afrique souhaite combler son retard

La plupart des marchés de consommation locaux et régionaux sont confrontés à de sérieuses barrières en terme de connectivité, de volonté d’acheter en ligne et de possession de carte de crédit. Cette situation est en train de changer assez rapidement étant donné que les connections, l’accès aux mécanismes de paiement et les services de livraison se développent de plus en plus.

En effet, plusieurs programmes visant à promouvoir l’Internet dans le monde rural et auprès des groupes défavorisés se concrétisent. Un peu partout en Afrique l'accès à Internet et au commerce électronique se démocratisent, notamment dans les grands centres urbains et dans les zones les plus riches. De plus, le commerce électronique est régi par les mêmes critères fondamentaux qui s'appliquent au commerce traditionnel. Par conséquent, le coût très compétitif de la main-d’oeuvre sur le marché mondial constitue le principal avantage du continent.

Avec l’arrivée du haut débit les barrières technologiques s’estompent

L’internet haut débit et surtout moins cher devient une réalité, en Afrique de l’Est. En 2009, une société mauricienne de télécommunication a achevé l’installation d’un câble en fibre optique qui permet aux pays de la côte orientale du continent d’accéder à cette technologie. D’une longueur de près de 14 000 km, le nouveau câble relie le Kenya à l’Afrique du Sud en passant par Madagascar.

D’un coût de 600 millions de dollars, il a été essentiellement financé par des investisseurs privés africains. L'Afrique de l'Est disposera désormais d’un débit d’internet quarante fois plus rapide. En effet, grâce à la technologie de la fibre optique, les pays comme le Mozambique, Madagascar, la Tanzanie, le Kenya, Djibouti et le Soudan, qui jusque-là accédaient au haut débit par satellite et à des tarifs onéreux, vont pouvoir le faire à des prix concurrentiels. En raison de la forte demande, le retour sur investissement est attendu dans cinq ans.

Treize autres pays limitrophes vont également bénéficier du câble. Il s’agit du Botswana, du Burundi, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Tchad, de l’Ethiopie, du Lesotho, du Malawi, du Rwanda, du Swaziland, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe.

Le commerce électronique africain est en constante progression

Parce que les entreprises africaines du commerce électronique sont supposées s’intéresser à des marchés étrangers stables auxquels ils proposeront des téléservices stables, on peut espérer que le développement du commerce électronique aura des effets positifs sur la trésorerie des entreprises et sur la situation de l’emploi en général.

A l’heure actuelle le volume global du commerce électronique africain reste inférieur à la moyenne mondiale. Toutefois il n’y a que très peu d’initiatives de commerce électronique orientées vers la diaspora africaine alors que ce segment est considéré comme étant l’un des plus lucratifs parmi les niches potentielles.

Enfin, l’implication des gouvernements dans le e-commerce par le biais des appels d’offres électroniques, considéré comme étant le segment du commerce électronique où le potentiel de croissance est le plus élevé, reste très marginal. Il constitue une niche de marché dont l’exploitation dépend principalement de la volonté politique.

Source : Afrique Avenir

vendredi 11 décembre 2009

Gabon : La suspension de l’opérateur de téléphonie mobile Azur levée par le ministère de la Communication

Le bleu Azur rayonne de nouveau dans le ciel des télécommunications gabonaises depuis le 8 décembre dernier, après que le ministère de la Communication ait autorisé le nouvel opérateur mobile à reprendre du service. Près de deux moi après sa suspension, cette reprise fait suite à la révision de sa licence auprès des autorités de régulation du pays.

Aux côtés du rouge Libertis, du vert Moov et du magenta Zain, Azur affiche de nouveau son bleu dans le ciel des télécommunications gabonaises, après la régularisation de sa situation auprès des autorités entérinée le 8 décembre dernier.

Suspendu le 15 octobre dernier par le ministère de la Communication «jusqu’à la mise en conformité avec la réglementation applicable à tous les opérateurs de téléphonie mobile au Gabon», le nouvel arrivé dans les réseaux mobiles du pays avait entrepris les démarches de régularisation auprès des autorités de tutelle.

Lancées le 8 octobre dernier, ses activités avaient été subitement suspendues, entraînant la perplexité des dirigeants d'Usan Gabon, filiale du géant des télécommunications Bintel.

«Azur est entré dans un marché mature et sa licence a été instruite techniquement sur cette base. La tutelle technique a toujours la possibilité de demander à l'Agence de régulation des télécommunications (ARTEL) de procéder à un réexamen d'une licence, quelle qu'elle soit. A cet effet, une nouvelle licence avec de nouvelles conditions a fait l'objet d'une instruction technique et mise à la disposition de l'opérateur Azur», avait expliqué à cet effet le président de l'ARTEL, Marius Founguès.

«Le réseau Azur est de nouveau opérationnel, et de manière durable, (…) avec une licence d’exploitation conforme et approuvée par le gouvernement», ont annoncé le 9 décembre dernier les responsables d'Usan Gabon.

«Le service complet est déjà rétabli. Vous pouvez dès à présent profiter de notre tarif à la seconde au sein du réseau Azur, à 2F/s, et de notre tarif vers les autres réseaux et à l’international vers plus de 30 pays à 3F/s», ajoute l'opérateur, qui propose actuellement les tarifs les plus bas du marché.

«La ville de Port-Gentil est désormais couverte par son réseau. D’autres ouvertures de villes seront annoncées dans un futur proche», annonce enfin Azur, rappelant son offre de «carte SIM à 1000 FCFA avec 1000 FCFA de crédit inclus !».

Azur avait séduit de nombreux consommateurs à Libreville grâce à ses tarifs très compétitifs. Disponible au départ uniquement sur Libreville et désormais à Port-gentil, même si sa couverture est limitée, le réseau Azur répond à une demande spécifique du marché local et pourrait bien en rafler quelques parts.

Avec une couverture totale du territoire gabonais qui devait être effective en 2010, Azur espérait à court terme 30 000 abonnés pour atteindre et dépasser les 100 000 abonnés à plus long terme, soit entre 5 et 10% de parts de marché gabonais, estimé à 1,3 million d'abonnés et actuellement dominé par Zain (58%) devant Libertis (34%) et Moov (8%).

Azur Gabon est une marque du Groupe international Bintel, fournisseur de téléphonie mobile basé à Bahreïn, dans les Émirats arabes unis. Le groupe est aussi présent au Moyen-orient et en Centrafrique. Avec un capital de 50 000 000 de dollars américains, le réseau de la nouvelle compagnie a une capacité de 100 000 abonnés.


Source : Gaboneco

Photo : © www.akajoo-images.com, Groupe Label de l'Ogooué

lundi 7 décembre 2009

Les multinationales de l’informatique à la conquête du marché africain

L’essor des télécommunications et de la finance en Afrique accroît considérablement les besoins en informatique du continent. Evalué à 4,5 milliards de dollars en 2010, le marché informatique africain aiguise dorénavant l’appétit des géants internationaux du secteur. Pour ces multinationales, l’Afrique représente aujourd’hui un marché incontournable.

Télécoms et banques : des secteurs moteurs pour l’industrie informatique en Afrique

Pour se positionner sur ce marché émergent, les grands groupes internationaux du secteur développent de nouvelles approches stratégiques d’implantation adaptées aux réalités du continent. L’ancien modèle géographique consistant à rattacher les activités africaines du groupe à un management européen chargé de la zone est abandonné au profit d’une approche locale de gestion.

Par exemple, pour s’enraciner en Afrique, le groupe américain Cisco, leader mondial des solutions réseaux pour Internet, a fixé ses critères de choix en fonction du potentiel et du niveau de maturité de chaque pays. L’Afrique du Sud, le Sénégal et le Kenya servent ainsi de hubs régionaux respectifs pour l’Afrique australe, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est.

De son côté, IBM a choisi de gérer ses activités en Afrique sub-saharienne depuis l’Afrique du Sud. L’Afrique du Nord en revanche est couverte depuis Dubaï. Le tout est chapeauté par le hub de Shangai en Chine, chargé de superviser les activités du groupe dans les pays émergents.

Quant à Sage, le numéro 3 mondial de l’informatique de gestion, il a créé en 2007 une filiale au Maroc, qui gère tout le Maghreb. Le groupe envisage également de créer 2 hubs régionaux en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale pour suivre localement le développement des activités dans ces zones.

Nouvelle stratégie de distribution

La dynamique africaine pousse également les grands groupes à reconsidérer leur plan de distribution sur le continent. Pour vendre leurs produits aux opérateurs de téléphonie, aux administrations et aux entreprises, la plupart des groupes s’appuient sur des partenaires locaux. L’objectif est ici d’accompagner le développement économique des pays africains en s’appuyant sur des distributeurs locaux formés aux nouvelles technologies.

Hewlett-Packard (HP) a entrepris une vaste expansion géographique en multipliant les filiales et les bureaux régionaux. La société s’est offert une large couverture commerciale en s’appuyant sur un maillage de 14000 partenaires distributeurs, appelée à s’élargir davantage pour accompagner sa croissance.

Cisco, quant à lui, a réorienté vers ses distributeurs locaux tous les comptes clients qu’il traitait en direct. Un partenariat avec la société CFAO Technologie a été passé. Dorénavant c’est ce groupe de distribution, présent dans plus de 22 pays africains, qui gère l’installation, la formation et le service après-vente des produits commercialisés par le groupe.

Les géants mondiaux de l’informatique se livrent manifestement à une course effrénée à l’enracinement sur le continent africain. La bataille touche également les fabricants de logiciels d’exploitation.

Logiciels libres contre logiciels constructeurs traditionnels

En Afrique, une majorité d’utilisateurs informatiques, entreprises et particuliers emploie encore massivement les logiciels traditionnels des constructeurs au détriment des logiciels libres. C’est pour concurrencer l’offre payante de son rival Microsoft qu’IBM a lancé le 24 septembre dernier un “paquet” de logiciels accessibles sur Internet pour le marché africain afin d’aider les entreprises à combler le fossé numérique. On y trouve une messagerie électronique, un traitement de texte, un tableur et divers outils de communication. Toutes ces applications utilisent le système d’exploitation Ubuntu de la société sud-africaine Canonical, dérivé du logiciel libre Linux. Ces logiciels libres offrent l’avantage d’être beaucoup moins chers que les logiciels traditionnels. L’offre d’IBM revient en effet moitié moins cher que celle proposée par Microsoft.

Malgré l’intérêt qu’ils représentent pour le développement de l’informatique en Afrique, les logiciels libres sont cependant en perte de vitesse. La concurrence qu’ils font aux logiciels constructeurs reste limitée en raison d’une pénurie de compétences et de profils techniques spécifiques.

Source : Afrique Avenir

dimanche 6 décembre 2009

Gabon : des constructeurs chinois d’équipements numériques en quête de marchés auprès du ministre de la communication

Libreville, 3 décembre (GABONEWS) – Un groupe d’opérateurs économiques chinois, spécialisés dans la construction d’équipements numériques, a été reçu, mercredi, en audience par le ministre de la Communication, Laure Olga Gondjout, pour une présentation de ses produits aux autorités gabonaises, en vue d’un partenariat futur.

Le Groupe chinois Hawei est un constructeur-fournisseur d’équipements de télécommunications ayant une représentation déjà fonctionnelle au Gabon.

Il n’est donc guère fortuit, avec l’ambition manifeste du chef de l’Etat de désenclaver les coins et recoins du Gabon en matière de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), que ce groupe d’opérateurs économiques chinois ait pris l’initiative de rendre attentive le ministre en charge de l’Economie Numérique à leurs produits et prestations.

« Nous sommes venus voir Madame le ministre, qui nous a bien reçus, pour lui présenter notre société. Nous sommes fabricants et fournisseurs d’équipements numériques de télécommunications et nous avons déjà commencé nos activités au Gabon. Aussi, faisons-nous également des connexions techniques. Il était donc nécessaire pour nous de présenter notre société et nos activités aux nouvelles autorités gabonaises qui entendent valoriser davantage ce secteur dans leur pays. Alors, nous avons tout naturellement émis le souhait de pouvoir les accompagner dans cette noble lutte à travers un partenariat. Nous estimons avoir été bien compris par Madame le ministre », a déclaré la porte-parole du Groupe, Madame Hawei, à sa sortie d’audience.

De son côté, le ministre de la Communication, Laure Olga Gondjout, a rassuré ses hôtes quant à la disposition du gouvernement gabonais à travailler avec les sociétés chinoises, en raison, dit-elle, de la qualité de leur expertise.

« Le gouvernement gabonais, sous l’impulsion du président Ali Bongo Ondimba, projette un programme de fourniture d’ordinateurs à tous les élèves gabonais. Vous êtes alors les bienvenus, d’autant que la Chine est actuellement la deuxième puissance mondiale, si ce n’est d’ailleurs la première. Le Gabon et son gouvernement ont hautement apprécié l’offre de dix milliards de dollars faite par la Chine à l’Afrique pour son développement », s’est-elle réjouie.

« Autant dire que le pragmatisme d’Ali Bongo Ondimba, pour la réalisation du « Gabon émergent », ne fait plus l’ombre d’aucun doute, puisque les voies et moyens se multiplient tous les jours en faveur de la mise en œuvre efficiente et rapide de son projet de société qui a été plébiscité par ses compatriotes », confie un observateur présent à l’audience.

Source : Gabonews

Photo : © www.akajoo-images.com, Groupe Label de l'Ogooué

jeudi 3 décembre 2009

Gabon : signature au ministère de la communication d’un partenariat entre le gouvernement gabonais et la compagnie Microsoft

Libreville, 2 décembre (GABONEWS) – Un protocole de partenariat liant l’Etat gabonais et la Compagnie Microsoft a été signé ce mercredi au cabinet du ministre de la Communication, de la Poste et de l’Economie Numérique dans le cadre de la dynamique du « Gabon Emergent » à travers les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), a constaté GABONEWS.

Les parties signataires,l’Etat gabonais et Microsoft, étaient représentées par Laure Olga Gondjout et le scientifique malien Cheick Modibo Diarra, respectivement ministre de la Communication, de la Poste et de l’Economie Numérique et Président de Microsoft Afrique et Conseiller Spécial du Président gabonais, Ali Bongo Ondimba.

L’entretien des deux hautes personnalités – deuxième du genre en laps de deux mois - ayant précédé la séance de signature a été essentiellement axé sur les moyens et approches à s’offrir pour la mise en œuvre efficace et efficiente de la politique du nouveau Président de la République, Ali Bongo Ondimba, en termes de vulgarisation des technologies de l’information et leur accessibilité par la quasi-totalité des Gabonais, où qu’ils se trouvent sur le territoire national.

Formation des communicateurs

En prélude à ce projet aussi ‘’noble qu’ambitieux’’, le Président de Microsoft Afrique et Conseiller Spécial du Président gabonais, Cheick Modibo Diarra, se propose d’offrir un ‘’cadeau’’ aux professionnels de la communication du Gabon via un séminaire qu’il finance entièrement et devant se dérouler à Libreville avant la fin d’année 2009. Pour ce faire, des instructions utiles, assorties de ressources nécessaires, ont été données à la Représentante de Microsoft au Gabon, Madame Mariame Diallo, allant dans le sens de la préparation cohérente et conséquente de la formation.

A sa sortie d’audience, le Président de Microsoft Afrique de préciser les mobiles de celle-ci : « Lors de mon premier voyage, j’avais déjà dit à la presse que madame le ministre et moi-même avions déjà commencé à travailler sur instructions du Président de la République, chef de l’Etat gabonais, pour trouver des voies et moyens assez rapides devant permettre la montée de ce pays vers la route d’une économie numérique. Donc, après cette première rencontre, nous avons pris un peu de temps pour aller réfléchir aux différents axes et surtout pour voir comment une entité comme Microsoft (qui est globalement reconnue comme étant le leader dans ce domaine) peut-elle prendre des engagements lui permettant d’être un partenaire stratégique de la République Gabonaise et donc accompagner les efforts des nouvelles autorités dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ».

Pour appuyer les initiatives du gouvernement gabonais dans sa stratégie de vulgarisation des TIC, Cheick Modibo Diarra estime que celles-ci « sont devenues un outil transversal qui permet d’influencer tout ce qui est éducation, mais aussi tout ce qui est environnement ».

Bureaux sans papiers

Au chapitre des actions prioritaires à mener à court terme, le numéro un de Microsoft Afrique confie : « Avec Madame le ministre, nous avons parlé de bureaux sans papiers, où les gens vont communiquer à travers Internet; ce qui aura un impact, une incidence directe sur la préservation des forêts. Nous avons également parlé des enfants, donc de la nouvelle génération de gabonais à émerger comme des gens qui sont électroniquement lettrés, figurant parmi les meilleurs au monde. C’est dire qu’on a essayé de voir ce qu’il faut faire, pour justement donner à cette jeunesse-là qui monte ces outils et surtout lui inculquer les connaissances nécessaires à la maîtrise des TIC».

Au cours de cette audience, le ministre de la Communication et son hôte ont accordé une importance capitale au cas des universités et leur accès à tout ce qui est relatif à la documentation libre, aux bibliothèques numériques, bref, à la modernisation de l’administration en général.

L’accord de partenariat stratégique qui a été paraphé par le ministre de la Communication et le Président de Microsoft Afrique devrait susciter la mise à contribution, dans les tout prochains jours, des équipes de techniciens des parties signataires, en vue de projeter les voies et moyens d’atteinte des aspirations du Président Ali Bongo Ondimba en matière d’économie numérique.

Dans cette perspective, Cheick Modibo Diarra rassure : «Microsoft se tient prête à mettre au service de la République Gabonaise toute son expertise accumulée. Microsoft est une compagnie qui est quand même partout dans le monde. Autant dire que tout problème imaginable dans l’utilisation des TIC a été antérieurement exécuté par Microsoft quelque part dans le monde à un moment ».

Le spécialiste malien, Cheick Modibo Diarra, avait été promu, en octobre dernier, Conseiller spécial du président de la République gabonaise, au lendemain de l’investiture de celui-ci, en vue de renforcer les capacités du pays dans le domaine des TIC.

La nomination d’un ressortissant étranger à cette haute fonction avait été précédée de celle de l’américain Lee White à la tête de l’Agence nationale des Parcs nationaux. Il n’est donc pas exclu, a-t- on appris de bonnes sources, que d’autres experts, notamment issus de la diaspora africaine de part le monde puissent être sollicités par les autorités gabonaises.

Source : Gabonews

Photo : © www.akajoo-images.com, Groupe Label de l'Ogooué

lundi 30 novembre 2009

Les NTIC pour booster les affaires : Pub en ligne et services gratuits ont la cote

Les entrepreneurs et développeurs sénégalais ont suivi une formation de deux jours devant leur permettre de tirer un meilleur profit des possibilités du Net et développer leurs affaires. L’atelier organisé par Google pose comme condition une présence durable sur le Net.

Comment faire fructifier ses affaires grâce à Internet et aux Tic ? C’est à cet exercice d’explication que s’attelle Google, le géant mondial de la recherche sur le Net, à travers un atelier de formation organisé à l’endroit des entrepreneurs et développeurs de contenus sénégalais.

Cet atelier constitue un « échange dans les deux sens » entre la communauté des développeurs et entrepreneurs et des experts de Google venus de France, de la Suisse, des Etats-Unis, d’Argentine, etc.

« Nous essayons de développer Internet sur le continent et de travailler avec les développeurs pour qu’il y ait plus de contenus africains dans le Net », explique Tidjane Dème, chargé du bureau de Google à Dakar et chargé de développer les activités de la firme dans l’Afrique francophone. C’est donc, un travail de renforcement de capacités techniques pour montrer aux développeurs comment mettre du contenu en ligne et, ensuite, déclencher un « business model » derrière ce contenu. Pour cela, il faut réunir les trois acteurs-clé que sont : les possesseurs de contenus (dont les journalistes), les entrepreneurs et les développeurs, explique Tidjane Dème.

C’est toute l’ambition de Google Africa. Selon M. Dème, l’Afrique n’est pas encore un terrain propice au web business, mais il faut préparer l’environnement pour que les Africains soient présents en ligne, condition préalable pour en tirer profit. Mais d’après l’expérience même de cette firme qui, jusqu’en 2004, ne gagnait pratiquement pas d’argent, à en croire M. Dème, la recette consiste à être présent sur le Net, être utile à un maximum de personnes pour récolter les fruits après. Des conditions qui, pour le moment, ne sont pas réunies en Afrique. Au Sénégal, par exemple, même si la bande passante est assez développée et que le Net coûte moins cher par rapport à d’autres pays du continent, le nombre d’usagers reste faible et il y a très peu de contenus qui répondent spécifiquement à leurs besoins de tous les jours.

Etre d’abord présent sur le Net

De l’avis de Christian Miccio, « product manager » venu de Suisse, pour les entrepreneurs africains, il s’agira, donc, d’atteindre les gens dans des domaines qui les intéressent directement, où ils sont prêts à payer pour utiliser un certain nombre de services. En fait, il y a plusieurs manières de gagner de l’argent à travers le web, explique M. Muccio.

Le moyen le plus courant, c’est la pub en ligne. Un autre moyen très à la mode dans les pays développés, consiste à créer, en ligne, des services en partie gratuits, en partie payants. Il y a également la vente en ligne combinée avec un système de livraison. « Dans ce cas, explique M. Muccio, le site web qui donne toutes les informations sur le produit ne fait pas lui-même de l’argent, mais il permettra de réaliser plus de vente ».

Pour le moment, c’est uniquement avec les bannières publicitaires insérées dans les sites, comme l’explique Mamadou Mbengue, un participant à l’atelier, que les développeurs locaux gagnent de l’argent « au clic ».

Il faudrait aller plus loin, semble dire Ousmane Blé Mbaye, un autre participant. Pouvoir commander de la nourriture, obtenir une adresse ou un papier administratif sur Internet, par exemple. Mais pour cela, il faut d’abord et avant tout être présent sur le Net, comme l’a si bien expliqué Tidjane Dème.

Depuis un an, Google dispose d’un bureau à Dakar, le septième sur le continent. Entre autres activités, ce bureau a lancé un portail d’informations dédié à l’actualité sénégalaise.

Source : lesoleil - Auteur : Seydou KA

samedi 21 novembre 2009

Le Congo Brazzaville mise sur les Télécoms pour son développement

Le gouvernement congolais a conclu le 5 novembre dernier, un protocole d’accord avec l’Union africaine des télécommunications (UAT) pour organiser la 3e session de la conférence des plénipotentiaires de l’UAT, prévue en septembre 2010. Ces assises, qui se tiendront trois ans après celles de Tripoli, en Libye, sont destinées à approuver le Plan stratégique de développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) en Afrique pour la période 2010-2014.

La décision de l’UAT d’organiser ce sommet à Brazzaville est une reconnaissance des efforts déployés par les institutions congolaises pour doter leur pays d’une infrastructure de télécommunications moderne. Les innovations technologiques se sont en effet multipliées au cours des dernières années.

12 millions d’euros de recettes supplémentaires par an

La plus récente est la création d’un centre de supervision et de contrôle du trafic international des appels entrant dans le pays. Mis en place avec l’appui technique de la société américaine Global Voice Group (GVG), ce système s’inscrit dans le cadre de la création, au niveau du secteur télécommunications, d’un lien entre les nouvelles technologies et l’économie. Il permet d’offrir aux usagers un service de qualité aux normes internationales les plus élevées mais aussi de générer des recettes parafiscales qui sont réinvesties dans le développement de nouvelles infrastructures TIC. La nouvelle tarification des appels téléphoniques internationaux vers le Congo, lequel, jusqu’ici, ne gagnait rien du trafic des appels internationaux vers son territoire, permettra en effet d’engranger des recettes supplémentaires d’environ 8 milliards de francs CFA (12 millions d’euros) chaque année.

Connexion prochaine au réseau sous-marin WACS à fibre optique

Le Congo a aussi adhéré au projet régional de câble sous-marin à fibre optique WACS (West AFrica Cable System) pour accélérer le développement de l’internet haut débit. D’une longueur de 14.530 km, ce réseau va créer une vaste « autoroute de l'information » tout au long de la côte ouest du continent, en reliant l'Afrique du sud, la Namibie, l'Angola, la République Démocratique du Congo, la République du Congo, le Cameroun, le Nigeria, le Togo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Cap Vert, les Iles Canaries, le Portugal et le Royaume Uni. La livraison du projet est prévue en mai 2011 (réception provisoire du système) et sa mise en service commercial programmé pour juin 2011. WACS nécessite un investissement de 15 millions de dollars par État, pour lequel le Congo a déjà versé dix millions de dollars.

Une dorsale optique terrestre

Ce projet de réseau panafricain est complété par un maillon national : une dorsale optique terrestre reliant Pointe Noire, la capitale économique, Brazzaville, la capitale politique, et Ouesso, la ville frontière avec le Cameroun. La création de ce réseau interne est une des priorités énoncées dans « La Nouvelle Espérance », le projet de société du président congolais Denis Sas¬sou Ngues¬so. Il doit permettre au pays de se doter de services téléphoniques de qualité, notamment dans les zones rurales, et de développer de nombreux services et métiers liés aux NTIC (e-commerce, e-banking, télésurveillance, télémédecine etc.). Des chercheurs congolais travaillent par ailleurs sur d’autres pistes de développement numérique local: réseaux nationaux raccordés entre eux, points d’échanges internet permettant l’interconnexion directe des réseaux nationaux ou bien encore stockage et traitement des contenus locaux.

Source : AfriqueAvenir

jeudi 19 novembre 2009

Sécurité informatique : un marché vérouillé par les spécialistes américains

Cybercriminalité, virus, spams… Des attaques qui touchent les entreprises africaines auxquelles une poignée de grandes sociétés d’outre-Atlantique apportent des solutions de sécurité.

« Nous avons décroché le mois dernier l’appel d’offres de l’opérateur Orange portant sur la sécurité informatique de son réseau mondial, comprenant son réseau africain », se targue d’entrée Franck Couet, directeur général pour le Maghreb et l’Afrique subsaharienne francophone de l’américain Fortinet, l’un des leaders mondiaux de la gestion centralisée de sécurité informatique pour les entreprises.

Comme Fortinet, une poignée de grands spécialistes américains de la sécurité informatique, dont les ventes sont en majorité tirées par les besoins des opérateurs de télécoms et du secteur de la banque-finance, se partagent ainsi cette niche de marché sur le continent. Fortinet, IronPort, filiale du géant Cisco, Blue Coat Systems, Websense, Juniper Networks… en sont les principaux protagonistes. « Trois à quatre gros acteurs américains, sur une dizaine d’entreprises en tout, détiennent entre 70 % et 80 % du marché africain. En général, leurs filiales françaises couvrent le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest francophone, et leurs homologues britanniques contrôlent l’Afrique du Sud et l’Afrique australe », explique Philippe Birot, directeur général d’Exclusive Networks Afrique, distributeur sur le continent des solutions des principaux spécialistes du secteur. Chacun a néanmoins son propre positionnement technologique. Fortinet est leader dans les outils Firewall de protection contre les intrusions malveillantes dans les systèmes d’information des entreprises, tandis qu’IronPort excelle dans la protection antivirale et antispam des e-mails et de pages Web vérolées susceptibles, lorsqu’elles sont ouvertes, de contaminer le poste de travail. Quant à Blue Coat, il est spécialisé dans la protection du proxy-cache, la chambre d’enregistrement des sites Internet les plus utilisés du serveur Proxy de l’entreprise, qui permet de se connecter indirectement sur la Toile.

En revanche, tout ce petit monde s’appuie sur des distributeurs ou des intégrateurs locaux au Maghreb et en Afrique subsaharienne, qui revendent leurs solutions de sécurité clé en main aux clients finaux, opérateurs télécoms, banques, organismes financiers, mais aussi administrations et industrie. « Ce sont des sociétés du cru à capitaux locaux ou étrangers. Elles intègrent les solutions software et hardware des constructeurs et offrent une panoplie de services d’insertion des logiciels des firmes informatiques dans les systèmes d’information du client final », précise Philippe Birot. Cette approche des marchés peut se faire à un ou deux niveaux. Certains confient directement leurs solutions de sécurité aux intégrateurs et d’autres passent d’abord par un distributeur qui vend ses produits aux intégrateurs. Les plus gros marchés ? Le Maghreb, bien sûr, « surtout l’Algérie, un marché à fort potentiel de croissance », selon Franck Couet, et « le Sénégal, la Côte d’Ivoire, voire le Cameroun en Afrique subsaharienne », d’après Denis Gadonnet, directeur commercial pour l’Afrique d’IronPort. « Après un fléchissement du marché africain en 2009, on sent une reprise des investissements dans la sécurité informatique », poursuit ce dernier. « Le secteur sur le continent va forcément croître en raison du caractère indispensable de la sécurité des réseaux des entreprises. Il devrait suivre le taux de croissance européen de 7 % dans les prochaines années », conclut Philippe Birot.

Source : www.JeuneAfrique.com - Auteur : Bruno Mouly

mercredi 18 novembre 2009

Internet au cœur des débats au Cameroun

Les Assises de l'Union de la presse francophone qui s'ouvrent demain à Yaoundé exploreront la pratique du journalisme en ligne.

"Ethique et déontologie à l'épreuve des Nouvelles technologies de l'information et de la communication : entre liberté de presse et responsabilité des journalistes". C'est cette thématique qui réunira à compter de demain, près de 200 journalistes et représentants de la presse écrite et audiovisuelle de l'espace francophone - auxquels viendront s'ajouter une soixantaine d'hommes des médias camerounais - à l'occasion des 41èmes Assises de l'Union internationale de la presse francophone (Upf) qui s'ouvrent ce mardi 17 novembre à Yaoundé.

Bien qu'un thème professionnel sous-tende ces grandes rencontres chaque année, il est à noter que cette thématique n'a guère été choisie au hasard, comme le soulignait le vice-président international de l'Upf le 10 septembre dernier lors du lancement des préparatifs de ces Assises. En effet, le thème de cette année, qui sera du reste au coeur des sujets débattus en ateliers, découle "de deux préoccupations qui caractérisent la réalité de la presse camerounaise aujourd'hui : une appropriation de plus en plus remarquable de l'utilisation des Tic et de nombreuses dérives dans la presse écrite comme audiovisuelle dans le traitement des faits d'actualité politique ou de société", indique Alain Blaise Batongué, par ailleurs président de la section camerounaise de l'Upf.

Responsabilité

C'est dire l'importance que revêt ce thème, au vu de la prolifération des médias en ligne ces dernières années et de la grande dynamique qui caractérise la Toile. L'on a encore en mémoire la polémique née sur les "vacances onéreuses" du chef de l'Etat Paul Biya à la Baule, suite aux informations relayées par les médias français à travers Internet. Des informations qui avaient ensuite été reprises par la presse nationale et créé le branle-bas au sein du gouvernement. Ce qui avait suscité une sortie médiatique du ministre de la Communication (Mincom) Issa Tchiroma Bakary. Déclarant que le Cameroun faisait face à un "déferlement d'actions et autres campagnes de désinformation", le Mincom avait explicitement reproché aux journalistes d'avoir manqué à leur devoir en relayant des informations sans les avoir vérifiées auparavant.

Non sans manquer de leur recommander de ne pas devenir des "marionnettes" manipulées par les médias extérieurs. Ainsi, ces 41èmes Assises qu'abrite le Cameroun pour la toute première fois, seront une plateforme pour les médias de la presse francophone de se pencher sur la pratique du journalisme sur Internet, les notions d'étique et de déontologie qui régissent la profession, avec un accent particulier sur la responsabilité du journaliste dans ses écrits sur le Web. Mais, au-delà d'être un cadre d'échanges et de partage d'expériences entre tous ces professionnels, ces rencontres pourraient, espère Alain Blaise Batongué, "offrir l'occasion d'une dernière évaluation de l'environnement des médias dans le monde francophone en général et au Cameroun en particulier". Pour ce dernier, nul doute que "les médias camerounais pourraient s'inspirer des succès éditoriaux de certaines expériences des médias francophones et a contrario, connaître les raisons de certains échecs". De quoi redorer le blason d'une profession aujourd'hui en perte de considération auprès du public.

Patricia Ngo Ngouem

Source : quotidienmutations.info

mardi 17 novembre 2009

Modibo Diarra veut «former 45 millions d'Africains aux nouvelles technologies d'ici à 2010»

Après une prestigieuse carrière aux Etats-Unis, le président de Microsoft Afrique Cheikh Modibo Diarra, est revenu sur le continent pour mettre en place des mécanismes de développement solides. Récemment sollicité comme conseiller aux côtés du président gabonais, Ali Bongo, il explique dans une interview accordée à Sud Ouest les piliers de son action pour le continent, et les conditions favorables que présentent notamment le Gabon pour la promotion d'un développement fiable et durable.

De la NASA, où vous fûtes le premier Africain « navigateur interplanétaire », à la présidence de Microsoft Afrique, vous effectuez un parcours de citoyen du monde. Où est votre point fixe ?

« Chez moi, au Mali. Mes bureaux sont à Johannesburg, avec des antennes dans plusieurs capitales africaines. Mais c'est à Bamako que j'ai installé ma famille et que je suis revenu après mon séjour en Amérique pour cultiver mon champ, tester des semences, des méthodes d'irrigation, et réfléchir à la question de l'autosuffisance alimentaire.

C'est une clé du développement ?

Bien sûr. Le Mali doit pouvoir nourrir ses 13 millions d'habitants, dont les deux tiers ont moins de 30 ans. Il le peut : nous avons 1 million d'hectares irrigables. L'amélioration des cultures repose sur la formation des cultivateurs mais, plus largement, l'éducation est la clé de tout. C'est le coeur de mon action pour le Mali et pour le continent.

Vous le faites pour Microsoft ?

La société que je préside a le projet de former 45 millions d'Africains aux nouvelles technologies d'ici à 2010. Mais ce dont je vous parle est mon action de citoyen. Dans l'éducation, elle comprend une fondation pour la promotion d'une élite féminine scientifique africaine, déjà présente dans 14 pays. J'œuvre aussi pour développer les bonnes pratiques professionnelles via des formations « hors les murs ». Et je subventionne des prêts bancaires à des associations de femmes maliennes qui prennent leur destin et celui de leurs familles en main. Ce point est capital, car je crois que les femmes jouent un rôle capital dans un développement véritable ancré sur le retour aux valeurs.

Que voulez-vous dire ?

Je milite pour une nouvelle génération de Maliens qui retrouveraient leurs repères culturels mis à mal par la crise et la globalisation : travail bien fait, honnêteté, solidarité entre générations, créativité... L'essor du pays est à ce prix.

L'image du Mali comme pays démocratique est plutôt favorable...

Oui, la perception du pays est bonne. Mais que disent les Maliens ? Ils parlent de gens mal formés, de corruption, de jeunes sans avenir d'emploi. Ils disent : « Le pays est en paix mais nous pourrions faire bien mieux».

Le nouveau président du Gabon sollicite vos conseils...

En effet, j'ai rencontré Ali Bongo Ondimba à sa prestation de serment et j'ai appris qu'il me voulait comme conseiller. Peu peuplé, doté de ressources, le Gabon peut être une vitrine d'un développement basé non pas sur le poison de l'aide internationale classique, mais sur des mécanismes économiques simples et la mobilisation de ceux que j'appelle « les soldats de l'armée du développement » en Afrique et partout ailleurs, comme chez vous, à Bordeaux.

On dit que vous briguerez la présidence du Mali en 2012...

On m'a déjà prêté cette intention en 2002 et 2007, c'est très flatteur. Si, le moment venu, un courant me pousse à me présenter, il sera difficile de me dérober mais il est trop tôt pour en parler. Et la fonction suprême n'est pas tout : mon ambition est de convaincre chaque citoyen malien qu'il peut changer le cours des choses là où il se trouve.

Source : SudOuest.com - Auteur : Gaboneco

Photo : © D.R. Le président de Microsoft Afrique, Cheikh Modibo Diarra, conseiller du chef de l'Etat gabonais

lundi 16 novembre 2009

Gabon : le directeur exécutif du groupe Bintel s’engage à faire le nécessaire pour répondre favorablement aux exigences du gouvernement gabonais

Libreville, 13 novembre (GABONEWS) – Le Directeur Exécutif du groupe Bintel, propriétaire de l’opérateur de téléphonie mobile, AZUR-Gabon, suspendu, il y a près de trois semaines, Ibrahim Alkharboush, qui a été reçu ce vendredi par le ministre de la Communication, de la Poste et de l’Economie numérique, Laure Olga Gondjout, en vue de la concertation pour une solution à ce problème a, au sortir de l’audience précisé qu’il va faire le nécessaire pour répondre aux exigences du gouvernement gabonais.

Le directeur exécutif du groupe Bintel, en charge du Barhein, de la République centrafricaine, du Gabon, du Liban, de la Somalie et du Suisse, arrive au Gabon dans contexte de morosité des relations entre AZUR et le gouvernement qui a appliqué la loi, en suspendant les services de cet opérateur et en les invitant à se conformer aux dispositions réglementant cette activité en République gabonaise.

Dès lors, selon le communiqué rendu public à l’issue de cette audience, l’on note qu’elle a « permis aux deux parties de mieux s’accorder sur les conditions règlementaires de l’exploitation de la téléphonie mobile au Gabon ».

En effet, indique –t- on, « domaine économique, à la fois stratégique et de forte valeur ajoutée, la téléphonie mobile est sans conteste un secteur que le Gabon voudrait judicieusement mettre en valeur dans la perspective de la mise en œuvre des ambitions que les nouvelles autorités du pays entendent désormais imprimer à l’organisation et à l’exploitation de cet important gisement des ressources ».

A sa sortie d’audience, face à la presse, le responsable du Groupe Bintel, a déclaré qu’il est venu s’entretenir avec le ministre de la Communication pour envisager les possibilités de la levée de cette suspension à la quelle fait face son entreprise.

Selon Ibrahim Alkharboush, le ministre a insisté sur le fait qu’il y a une réglementation en matière d’exploitation du réseau téléphonique et à laquelle la société AZUR-Gabon doit se conformer.

Le communiqué rappelle en effet que « ces dernières semaines, AZUR a fait une brillante et non moins tonitruante entrée dans le marché gabonais.

Cependant, toutes les conditions de cette éruption salutaire en certains points ne sont pas totalement réunies ».

Le ministre, selon la note « a transmis avec amitié mais avec fermeté ce message, préalable à une meilleure implantation d’AZUR au Gabon ».

A cet effet, le Directeur Exécutif du groupe Bintel, couvrant la région comportant le Gabon, a précisé qu’il va retourner, faire le compte rendu de cette séance de travail avec le ministre à leurs partenaires ainsi qu’à leur direction générale, avant la prise d’autres décisions conduisant au retour vers le ministre de la Communication, qui a rassuré que le dialogue reste ouvert.

D’autre part, monsieur Alkharboush qui déclare ne pas être informé des motifs ayant conduit à la suspension de sa structure a parlé de malentendu et qu’ils feraient le nécessaire pour répondre favorablement aux exigences du gouvernement gabonais en vue d’une activité saine sur le territoire.

Azur – Gabon, seulement une semaine après son lancement, « les pouvoirs publics gabonais l’ont momentanément suspendu afin que l’exploitant remplisse totalement et honorablement le cahier de charges spécifiques en la matière ».

Source : Gabonews

Photo : © www.akajoo-images.com, Groupe Label de l'Ogooué

dimanche 15 novembre 2009

Le téléphone mobile solaire à la conquête de l’Afrique

Des téléphones mobiles fonctionnant à l’énergie solaire en Afrique. L’idée avance à mesure que la technologie progresse. Samsung Blue Earth, Sharp Solar Hybrid, LG Solar Mobile… les leaders mondiaux de la téléphonie mobile se sont tous lancés récemment dans la commercialisa­tion de téléphones «verts et solaires». Fabriqués à partir de bouteilles d’eau ou de plastiques recyclés, ces appareils sont alimentés par le soleil grâce à des panneaux photovoltaïques intégrés.

Mais cette nouvelle technologie, qui commence tout juste à faire son ap­parition sur les marchés de Tokyo, Paris ou New York, n’est pas seule­ment accessible aux usagers européens, américains ou japonais. Un té­léphone solaire, le Simu ya Solar, circule en effet au Kenya depuis le 12 août dernier.

Rechargeable par temps couvert ou ensoleillé

Simu ya Solar, qui signifie téléphone solaire en "sheng", un argot urbain où se mélangent anglais et swahili, est fabriqué à partir de composants recyclés. Il dispose d’un panneau solaire à l’arrière et se charge à l’éner­gie solaire par temps couvert ou ensoleillé. Il peut être totalement re­chargé entre 8 et 15 heures, selon le taux d’ensoleillement. Une heure de charge permet 5 à 15 minutes de temps de parole, là encore en fonc­tion des conditions climatiques.

Vendu à moins de 30 euros, Simu ya Solar est commercialisé par l’opéra­teur de téléphonie mobile Safaricom dans le cadre d’un partenariat avec le fabriquant chinois ZTE, qui mise sur cette réussite pour exporter son appareil dans d’autres pays d’Afrique.

Un produit idéal pour l’Afrique

Le continent présente en effet tous les atouts pour devenir un des mar­chés les plus attractifs de la téléphonie solaire : un taux annuel d’enso­leillement parmi les plus élevés de la planète, une population jeune qui va doubler à l’horizon 2050, et un marché du mobile qui enregistre de­puis 2002 une croissance moyenne de 49%, soit la plus forte expansion au monde, devant le Moyen-​Orient (33%) et la région Asie-​Pacifique (29%).

De plus, le téléphone solaire est un produit idéal pour les africains vi­vants dans les zones rurales sans électricité et qui doivent parcourir de longues distances pour recharger leurs appareils. Il peut l’être aussi pour les habitants des grandes villes de certains pays, où le déficit éner­gétique conduit régulièrement à des politiques de rationnement de l’électricité.

Relancer la recherche sur l’énergie solaire

Le potentiel solaire de l’Afrique et l’accessibilité de cette technologie in­citent également des opérateurs, comme Ericsson au Kenya, à alimenter leurs antennes de téléphonies mobiles avec des capteurs photovol­taïques. Mais le succès éventuel de la téléphonie solaire en Afrique pourrait aussi pousser les agences internationales à investir davantage dans la recherche et le développement de l’énergie solaire pour d’autres formes de consommation sur le continent. Des projets expérimentaux ont déjà été mis en œuvre de puis plusieurs années : télévisions solaires au Niger, pompes à eau solaires au Mali ou installation d’une centrale photovoltaïque dans le village de Notto Diobass au Sénégal.

Les Etats africains, dont beaucoup sont encore obligés d’importer des groupes électrogènes pour alimenter en électricité leurs grandes agglo­mérations, ont tout à gagner au développement de cette technologie : baisse de la facture énergétique, limitation des délestages et accéléra­tion du développement des zones rurales.

Source : AfriqueAvenir

samedi 14 novembre 2009

Gabon : Bintel vole au secours d'Azur

Le Directeur exécutif du groupe Bintel, maison mère de l’opérateur de téléphonie mobile Azur, Ibrahim Alkharboush, a rencontré le ministre de la Communication, Laure Olga Gondjoult, le 13 novembre dernier, pour discuter de la nouvelle réglementation en vigueur dans le domaine des télécommunications au Gabon. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la suspension des services d’Azur par le ministère de la Communication le 10 octobre dernier pour procéder au remaniement de sa licence.

Dans le cadre de la suspension qui frappe l’opérateur de téléphonie mobile Azur, le propriétaire de cette structure et directeur général du groupe Bintel, Ibrahim Alkharboush, a été reçu le 13 novembre dernier par le ministre de la Communication, Laure Olga Gondjoult.

Si aucun détail concret ne lui a été donné par rapport à cette suspension, le propriétaire d’Azur a indiqué qu’il se conformerait aux les exigences du gouvernement.

«Je suis venu m’entretenir avec le ministre de la Communication pour envisager les possibilités de la levée de cette suspension», a déclaré Ibrahim Alkharboush, alors que les services d'Azur sont suspendus depuis le 10 octobre dernier.

Selon Ibrahim Alkharboush, le ministre a insisté sur le fait qu’«il y a une réglementation en matière d’exploitation du réseau téléphonique et à laquelle la société AZUR-Gabon doit se conformer».

«Domaine économique, à la fois stratégique et de forte valeur ajoutée, la téléphonie mobile est sans conteste un secteur que le Gabon voudrait judicieusement mettre en valeur dans la perspective de la mise en œuvre des ambitions que les nouvelles autorités du pays entendent désormais imprimer à l’organisation et à l’exploitation de cet important gisement des ressources», explique le communiqué final de l'audience.

Le Directeur Exécutif du groupe Bintel a précisé à cet effet qu’il va retourner faire le compte rendu de cette séance de travail avec le ministre à ses partenaires ainsi qu’à la direction générale, avant la prise d’autres décisions qui pourrait le conduire à nouveau vers le ministre de la Communication.

Azur Gabon avait annoncé le 8 octobre dernier à Libreville le lancement des activités de son réseau GSM, devenant ainsi le 4e opérateur de téléphonie mobile du pays sous la marque Azur. L'opérateur a misé sur la compétitivité pour s’imposer sur le marché étroit du GSM au Gabon, avec des coûts de communication défiants toute concurrence.

Le 15 octobre dernier, un communiqué du ministère de la Communication avait suspendu les services et prestations du nouvel opérateur «jusqu’à la mise en conformité avec la réglementation en applicable à tous les opérateurs de téléphonie mobile au Gabon».

Sans qu’aucun détail ne soit donné sur les réels motifs de cette suspension, l’Agence des régulations des télécommunications (ARTEL), par l’entremise de son ex président, Marius Founguès, avait annoncé il y a peu, qu’«une nouvelle licence avec de nouvelles conditions a été élaborée et transmise à l’opérateur».

Source : Gaboneco

Photo : © gaboneco

vendredi 13 novembre 2009

Gabon : Azur survivra-t-il aux nuages de l'ARTEL ?

Le président du conseil de l’Agence des régulations des télécommunications (ARTEL), Marius Founguès, a récemment indiqué que la licence de l'opérateur de téléphonie mobile Azur avait été revisitée. Depuis le 15 octobre dernier, les services de la nouvelle compagnie de téléphonie mobile Azur sont suspendus «jusqu’à la mise en conformité avec la réglementation applicable à tous les opérateurs de téléphonie mobile au Gabon».

Plus de 3 semaines après la suspension de l’opérateur de téléphonie mobile Azur, l’Agence des régulations des télécommunications (ARTEL), par l’entremise de son ex président, Marius Founguès, avait annoncé qu’«une nouvelle licence avec de nouvelles conditions a été élaborée et transmise à l’opérateur».

Dans l’interview accordée au quotidien l’Union, Marius Founguès explique que «la décision concernant l’attribution définitive des licences est du ressort du gouvernement, et notamment de la tutelle technique, l’ARTEL n’étant tout simplement chargée que de l’instruction et l’examen de celle-ci».

Cette affaire est d’autant plus confuse qu’Azur n’aurait reçu aucune mise en demeure de la part du ministère de tutelle. Selon l’article 31 de la Loi N°5/2001 portant sur la réglementation du secteur des télécommunications au Gabon, le ministère de la communication s’est rendu coupable d’une violation des statuts.

Si cette intervention de Marius Founguès vient recadrer cette «affaire», elle ne fait cependant pas la lumière sur les motifs qui ont conduit à la suspension de ce réseau fraîchement installé sur le marché gabonais de la téléphonie mobile.

«Azur est entré dans un marché mature et sa licence a été instruite techniquement sur cette base. La tutelle technique a toujours la possibilité de demander à l'ARTEL de procéder à un réexamen d'une licence, quelle qu'elle soit. A cet effet, une nouvelle licence avec de nouvelles conditions a fait l'objet d'une instruction technique et mise à la disposition de l'opérateur Azur», a simplement expliqué Marius Foungues.

Par ailleurs, Azur ne s’est pas encore prononcé sur cette nouvelle licence. Et attendant, ce sont près de 70 personnes qui sont en chômage technique, plusieurs abonnés qui attendent de jouir à nouveau de leur réseau et surtout, des dizaines de milliards de francs CFA qui sont en attente de rentabilité.

Azur Gabon avait annoncé le 8 octobre dernier à Libreville le lancement des activités de son réseau GSM, devenant ainsi le 4e opérateur de téléphonie mobile du pays sous la marque Azur. L'opérateur a misé sur la compétitivité pour s’imposer sur le marché étroit du GSM au Gabon, avec des coûts de communication défiants toute concurrence.

Avec une couverture totale du territoire gabonais qui devait être effective en 2010, Azur espérait à court terme 30 000 abonnés pour atteindre et dépasser les 100 000 abonnés à plus long terme, soit entre 5 et 10% de parts de marché gabonais, estimé à 1,3 million d'abonnés et actuellement dominé par Zain (58%) devant Libertis (34%) et Moov (8%).

Azur Gabon est une marque du Groupe international Bintel, fournisseur de téléphonie mobile basé à Barein, dans les Émirats arabes unis. Le groupe est aussi présent au Moyen-orient et en Centrafrique. Avec un capital de 50 000 000 de dollars américains, le réseau de la nouvelle compagnie a une capacité de 100 000 abonnés.

source : Gaboneco

jeudi 12 novembre 2009

Internet : l’Afrique insuffisamment impliquée dans la gestion des noms de domaine

Anne-Rachel Inne, directrice des relations pour l’Afrique à l’ICANN, est l’un des meilleurs experts du continent en politiques des TIC pour le développement. Elle a, par exemple, travaillé depuis 1997 à la mise en place de projets nationaux et régionaux avec plusieurs institutions régionales. Elle presse les pays africains de s’impliquer davantage dans l’internet.

Les Afriques :
Le contrat liant le Département américain du commerce à l’organisme en charge des problématiques de noms de domaine et d’adresses IP dans le monde (ICANN) a pris fin le 30 septembre. Qu’est-ce qui change fondamentalement dans l’internet avec ce fait ?

Anne-Rachel Inné : Avec l’affirmation des engagements, ou affirmation of commitments en anglais, que l’ICANN et le gouvernement américain viennent de signer, nous assistons tout d’abord à la reconnaissance du modèle multiacteurs (gouvernements, société civile, secteur privé, académique, utilisateurs) avec lequel l’ICANN a fonctionné depuis bientôt onze ans.

Ensuite, l’ICANN devient maintenant comptable devant toute la communauté internationale et non plus seulement au Département du commerce américain, à qui l’organisation envoyait les rapports d’étapes auxquels elle était soumise depuis sa création en 1998. Des comités, qui seront composés de membres de gouvernements siégeant au conseil consultatif gouvernemental et d’experts et membres de la communauté, auront pour tâches de réexaminer certains aspects de l’organisation et de suivre la mise en place des recommandations appropriées. Ces comités effectueront des examens réguliers des travaux de l’ICANN dans quatre domaines : la concurrence entre les domaines génériques (tels que com et net), le traitement des données des titulaires de noms de domaine, la sécurité, la stabilité du réseau et la transparence des actions de l’ICANN, ainsi que la comptabilité et l’intérêt public, le seul comité dans lequel l’Amérique conserve un siège permanent.

LA : L’Afrique est-elle concernée dans les faits par ce débat ?

ARI : Comme toutes les autres régions, l’Afrique est concernée par la gouvernance de l’internet. Outil que nous utilisons souvent sans trop bien comprendre d’ailleurs les tenants et aboutissants d’un nom de domaine ou d’une adresse IP, ou même du réseau sur lequel ils reposent. Mais une fois de plus, la région n’est pas très présente au niveau des constituantes de l’ICANN, et particulièrement au conseil des gouvernements. Pour être tout à fait honnête, l’Afrique est pratiquement absente en termes de contributions aux travaux de l’ICANN, même dans les discussions sur les futurs nouveaux noms de domaine, les noms de domaine internationalisés (IDNs), ou la mise en place de l’affirmation des engagements. Pourtant, l’implication de l’Afrique est essentielle dans le débat au niveau international pour que nous évitions de simplement prendre ou consommer ce que les autres décident… car eux sont là quand les décisions sont prises.

LA : L’Afrique gère désormais des noms de domaine. Est-ce que cela a changé fondamentalement quelque chose ?

ARI : L’Afrique en majorité gère ses noms de code pays de premier niveau appelés ccTLD, tel le .sn (Sénégal), .dz (Algérie), .za (Afrique du Sud).

Mais nous ne gérons encore aucun registre générique (gTLD). Nous avons trois registrars (revendeurs) de noms de domaine agréés par l’ICANN, dont deux non opérationnels.

Au niveau de l’infrastructure sur laquelle les ccTLDs reposent, nous sommes très loin du compte en matière de gestion technique (exemple : sécurité) et administrative (exemple : charte régissant le TLD) de ces noms de domaine. D’où un manque d’appropriation locale de ces noms, qui sont pourtant les portails, l’identité de nos pays sur Internet, et l’abondance des noms de domaine génériques et autres adresses emails gratuites.

Le changement s’amorce avec l’Association des gérants de noms de domaine pays (AfTLD), qui devient plus active aujourd’hui pour, par exemple, former les gérants aux normes de gestion internationales. L’Afrique a un registre Internet régional, AfriNIC, qui distribue les adresses IP. Il existe une organisation qui aide les réseaux d’éducation et de recherche, AfREN, et une autre, AfNOG, qui aide les opérateurs de réseaux en les formant aux dernières techniques internationales. Disons que nous pourrions faire beaucoup mieux. Cela demande de la volonté de la part de tous, et surtout de nos dirigeants, pour que les efforts faits se traduisent en profits pour tous au niveau local.

LA : Quels sont les enjeux pour l’Afrique de la gestion des noms de domaine ? Que doit-on faire ? A-t-on seulement une claire conscience de ces enjeux ?

ARI : Les enjeux sont énormes sur le plan économique et pour le développement. Le prochain sommet des chefs d’Etat africains en janvier 2010 sera consacré aux technologies de l’information et leur apport au développement. Nous disons souvent que l’internet est une technologie transformatrice qui va continuer à nous mobiliser tous au niveau global, à stimuler l’innovation, faciliter les échanges et le commerce, et permettre la circulation libre et sans entrave de l’information.

Nous devons faire en sorte que nos réseaux locaux soient la fondation de nos futurs e-gouvernement, e-éducation, e-santé et autres e-commerce dans nos pays. Aujourd’hui, je dirais que les ccTLDs, comme les adresses IP, font partie de l’infrastructure de base de la région et de nos pays. Car, qu’elles que soient les largeurs de bande passante que nous aurons, si les contenus et l’innovation ne sont pas au rendez-vous au niveau local, nous n’avancerons pas dans cette société de l’information que, pourtant, notre région a aidé à conceptualiser depuis le départ.

La déclaration finale de la Conférence régionale africaine en mai 2002 à Bamako disait déjà, entre autres, que « la création des contenus locaux est d’une très grande importance » ou que la mise à la disposition de tous les citoyens des moyens leur permettant d’utiliser les réseaux dans un esprit de service public sont des pré-requis que tous, et notamment les gouvernants, doivent encourager et aider à créer.

Je suis sûre que, comme moi, beaucoup rêvent de faire une demande de visa en ligne partout en Afrique, d’aider les membres de leur famille à payer leurs impôts en ligne ou de faire une demande de passeport ou une demande de diagnostic en ligne. En usagers éclairés, nous demanderons bien sûr que nos informations personnelles et confidentielles soient sur des sites locaux en .sn pour vous, .ne pour moi, et ainsi de suite, et que nos juridictions soient éclairées sur le sujet et puissent nous aider en cas de litiges.

Je suis certaine qu’aujourd’hui les utilisateurs et les entreprises dans tous les pays africains seraient ravis d’avoir un nom de domaine local si, en technicité et administration, ils pouvaient rivaliser avec les autres qui sont aux normes internationales. C’est donc une question de confiance à instaurer au niveau local, une bonne gouvernance à mettre en place pour que tous y adhèrent. Dans certains pays du continent, c’est déjà le cas.

LA : Que pensent les institutions africaines du sujet ? Sont-elles impliquées ?

ARI : Elles le sont à l’ICANN. La Commission de l’Union africaine, l’Union africaine des télécommunications (UAT), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) sont toutes présentes au GAC. Seulement, dans l’internet comme ailleurs, il y a beaucoup de choses qui ressortent de la souveraineté nationale, telles que décrites dans l’Agenda de Tunis du SMSI, et donc, malgré les efforts des institutions régionales qui, il faut le reconnaitre, n’ont pas beaucoup de ressources, si les Etats membres ne s’impliquent pas localement, nous n’arriverons pas à certaines choses comme des ccTLDs performants, à des contenus qui amèneront les populations locales à utiliser les réseaux, à une utilisation qui génèrera certainement beaucoup d’innovations de notre jeunesse en termes d’applications sur les réseaux par exemple.

LA : Vous résidez au Niger, l’ICANN a-t-elle des bureaux en Afrique ?

ARI : Cela a toujours été en projet et nous en aurons bientôt un, je l’espère, car l’affirmation des engagements dit, entre autres, que l’ICANN gardera un siège aux Etats-Unis et aura des bureaux partout dans le monde pour répondre aux besoins de la communauté mondiale. L’organisation est très jeune et ses ramifications seront à la hauteur des ambitions de la communauté puisque, maintenant, c’est la communauté internationale qui est aux commandes.

Propos recueillis par Chérif Elvalide Sèye

Source : LesAfriques

Photo : Anne-Rachel Inné : « Nous sommes très loin du compte en matière de gestion technique et administrative des noms de domaine, qui sont pourtant l’identité de nos pays sur Internet, d’où l’abondance des noms de domaine génériques et autres adresses emails gratuites. »

lundi 9 novembre 2009

TIC au Cameroun : Garder le bon cap

Les TIC font-elles désormais partie au Cameroun de la « consomophilie »? Il faut peut être le croire. Ce qui est sûr, c’est que de nombreux citoyens les apprécient de plus en plus, jusqu’à les admirer comme d’autres sont émus et salivent devant un bon plat. Informatique, télécommunications, internet ; en plus d’une décennie les TIC ont changé les habitudes. Désormais ou presque, en zone urbaine surtout, on ne fait plus un pas sans son téléphone mobile, sa connexion internet. De nombreux services et commerces sont nés et tirent avantage du développement des TIC et la stratégie gouvernementale de promotion en la matière reste très active.

Défis

Même si la concurrence est à peine soutenable comparée à certains pays africains, la révolution des TIC au Cameroun a marqué de bons points, mais les objectifs sont loin d’être atteints. La télédensité, définie comme le nombre de lignes téléphoniques pour 100 habitants, reste très faible. Les services offerts sont en général modestes et techniquement contraints par des bandes passantes réduites. Résultat comme confesse un internaute « dans certains cybercafés, on se connecte à une page et on a largement le temps d’aller cuire un rat pour la voir enfin s’afficher à l’écran ! ». Un argumentaire renforcé par les propos d’un expert qui estime que le Cameroun ne profite pas du tout des énormes opportunités de gains offertes par l’arrimage à l’économie numérique. Infrastructures concentrées en zones urbaines au détriment des zones rurales où bat pourtant le cœur de la production. Accès pour tous aux TIC, à des prix équitables pas encore démocratisés au regard des revenus.

Pistes

Les « black-out » complets souvent observés sur les réseaux de transmission et qui ont pour résultats fâcheux de ralentir les activités économiques au Cameroun sont de réels motifs de préoccupations. L’un des plus grands défis du Cameroun est donc de mobiliser les ressources financières et les capacités opérationnelles pour pallier les carences observées face aux besoins exprimés. Le défi c’est aussi d’inverser la faiblesse du commerce électronique, de renforcer la cybergouvernance embryonnaire, de construire des infrastructures sûres avec des options de sauvegarde (Back-up) efficaces. Sur ce vaste chantier, de nombreux experts du développement des TIC indiquent que seul l’accès large bande est capital pour faire un vrai saut qualitatif. Un saut qui seul garantirait la multiplication du nombre de services et d’applications efficaces capables de favoriser un réel décollage économique. Alors que l’économie mondiale est de plus en plus virtuelle, ce fossé numérique est l’obstacle majeur à surmonter. Or, pour y arriver, il est indispensable d’investir des sommes importantes à tous les niveaux de la chaîne logistique (infrastructure d’interconnexion fiables, système câblés en fibre optique, migration des systèmes de radiodiffusion vers le numérique, formation et mise à niveau des personnels dans un secteur où les innovations sont très rapides).

Les capacités du secteur public étant limitées, il est impérieux pour garantir une certaine réussite, d’encourager de lourds et constants investissements privés. De grands chantiers sont en cours de lancement qui vont dans le sens de cette amélioration de l’offre qualitative de services en matière de TIC.

Quelles que soient les controverses sur leur déploiement et leur utilisation, l’impact des TIC sur la croissance économique et le développement est indiscutable. Pour le Cameroun, les besoins et les priorités de base des populations sont connus. Mais si elles ne peuvent pas remplacer les politiques de développement des infrastructures de base, l’intégration des TIC dans leur conception permettrait d’en faciliter et d’en accélérer la mise en œuvre. Un réseau haut débit sur l’ensemble du territoire est le cap essentiel à garder pour s’ouvrir des perspectives fabuleuses sur le plan de l’éducation des masses et des échanges économiques. Une aube nouvelle.

Source : cameroon-tribune.net

dimanche 8 novembre 2009

Des ballons pour l'accès internet en Afrique

Voici une innovation qui va sans doute révolutionner le marché de l’accès Internet en Afrique. L’idée provient d’un consortium nommé Spaceloon (http://spaceloon.com) qui a décidé d’obtenir les droits sur l’utilisation de ballons météorologiques pour rejoindre les régions isolées. L’idée consiste à envoyer des ballons météorologiques rempli d’hydrogène à une altitude variant entre 80,000 et 100,000 pieds, auxquels est attaché un système de télécommunication nommé SkySite® qui permettra de transmettre l’information à une base terrestre.
Ce consortium a déjà testé leur technologie au cours d’un contrat avec l’armée américaine pour rejoindre des régions isolées de l’Iraq et de l’Afganisthan. Les ballons utilisés agissent en tant que substitut aux dispendieux satellites existants. Les ballons redescendent à tous les 24hrs à cause de la durée de vie des batteries et pour les empêcher de voler au-dessus des territoires non participants… La vitesse de transmission des données variera en fonction du plan d’achat des consommateurs mais sera d’environ 300 kbits/s pour le plan économique. Il ne s’agit pas d’une vitesse très élevée, mais pour plusieurs, ce sera la première option d’accès à Internet abordable. Pour l’instant, les clients isolés peuvent, soient se procurer une connexion satellite via VSAT pour un montant allant jusqu’à 10,000$, ou encore se procurer une tour sans fil personnelle à installer sur le toit de leur maison pour environ 1,000$. Avec le service de Spaceloon, les clients n’auront qu’à se procurer une antenne fabriquée localement pour la somme de 10$, un modem régulier et, sans oublier de payer les frais de connexion au réseau.

En plus de fournir l’accès Internet aux marchés qui ne sont pas actuellement desservis, cette technologie pourrait permettre aux compagnies de téléphones cellulaires d’offrir un accès sans fil sur un plus grand territoire à leurs clients. Le potentiel est immense puisqu’il y a actuellement 320 millions d’utilisateurs de cellulaire en Afrique. D’ailleurs, Spaceloon est en pourparlers avec de grands distributeurs tel que Mobile Telephone Networks et Vodafone qui sont tous les deux très présents en Afrique. Du point de vue de la couverture que peuvent offrir ces ballons, Spaceloon affirme que quelques centaines de ballons permettraient de couvrir tout le continent Africain, ce qui serait beaucoup moins dispendieux que les quelques 20,000 tours de transmission nécessaire pour obtenir le même résultats selon les procédés standards.

samedi 7 novembre 2009

L’absence de politique au Rwanda pourrait compromettre la large bande

La formulation des politiques de technologies de l’information et de la communication (TIC) est souvent symbolique, en particulier dans les pays pauvres. Il s’agit d’une vision d’amélioration sociale et de nouvel âge d’or grâce aux possibilités qu’offre le déploiement des technologies. Ces promesses ont parfois un caractère fantaisiste quand on pense au travail concret consistant à poser des câbles, à faire orbiter des satellites et à obtenir des milliards de dollars d’investissements qui n’exploitent pas les pauvres.
Mais les politiques, en particulier lorsqu’elles s’appuient sur des considérations pratiques, sont des lignes directrices nécessaires à la formulation de lois et de règlements objectifs. En ce qui concerne les communications modernes notamment, impulsée par des changements rapides et des inventions, il faut une main ferme à la barre pour qu’un pays continue de suivre le chemin du développement durable et équitable, afin que chacun puisse bénéficier des avantages des TIC. Lorsqu’il y a de l’argent à faire, il faut bien dire que la personne dans la rue à beaucoup à perdre.

Le Rwanda au centre de la fièvre de la large bande

Le Rwanda – un pays enclavé et pauvre en Afrique de l’Est, qui porte encore les cicatrices du génocide de 1994 – est loué dans la région pour son engagement et son approche unifiée à l’égard du développement et du déploiement des TIC. Sa Vision 2020, par exemple, met l’accent sur le potentiel des TIC à assurer le développement socio-économique dans les régions urbaines et rurales et la stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté qui a été formulée en fait son principe directeur. En reconnaissance de cet engagement, le Rwanda a été également choisi pour accueillir le siège du Projet de câble sous-marin de l’Afrique de l’Est (EASSy), qui représente plusieurs millions de dollars. Et à mesure que le potentiel commercial augmente dans le secteur des TIC, de nouveaux venus s’installent rapidement sur ce marché.

Les possibilités et les attentes qui découlent de cet enthousiasme pour la large bande en Afrique s’intensifient. Plusieurs câbles de fibre optique sous-marins sont prévus et d’autres bientôt terminés sur le continent – et le Rwanda ne se laissera pas distancer. Allant dans le sens des grandes tendances sur le continent, le gouvernement lui-même a déployé de la fibre le long des principales routes du pays. La première phase, qui couvre 134 km, était déjà commencée l’an dernier. À partir du principal circuit de fibre optique, l’internet sera acheminé jusque dans les régions rurales au moyen des technologies sans fil. On estime que la dorsale de fibre optique et le WiMAX à 3,5 gigaoctets par seconde permettront de couvrir tout le pays. S’il faut en croire la publicité, le Rwanda est le pays le plus « branché » de l’Afrique de l’Est. La compagnie d’électricité Electrogaz a également décidé d’établir un réseau privé de fibre optique le long de son réseau électrique.

Jusqu’en 1994, le service de télécommunication du Rwanda était surtout utilisé par le gouvernement; mais le génocide a marqué un changement fondamental dans les communications et le gouvernement s’est lancé dans sa stratégie visant à améliorer la connectivité au profit du développement. Pour ce faire, il fallait traiter différemment la compagnie de télécommunication étatique de l’époque, Rwandatel, et modifier la structure commerciale des TIC. Un organe réglementaire indépendant, le Conseil de régulation des services d’utilité publique (RURA), a été mis sur pied et joue le rôle de régulation assuré jusqu’alors par le régulateur historique. En commençant par un atelier national sur les TIC en 1998, le gouvernement du Rwanda a élaboré un cadre national pour le développement du secteur. C’est ainsi qu’est née la politique socio-économique intégrée axée sur les TIC du Rwanda adoptée par le cabinet au début de 2000 et le Plan de l’infrastructure nationale de l’information et de la communication (NICI). Le plan devait être mis en oeuvre par intervalles de cinq ans, chaque étape s’attaquant à un thème différent.

La pose de fibre attire de nouveaux venus sur le marché

Terracom, dont la soumission pour Rwandatel a été acceptée lors du processus de privatisation, a reçu une licence pour fournir des services de télécommunication, dont le mobile, le fixe, la voix sur protocole internet et les services de données. La compagnie a été la première à poser des câbles pour la large bande. Elle a déployé plus de 140 km de réseau de fibre de dorsale, notamment un anneau à Kigali et une liaison terrestre nationale reliant Kigali, Gitarama et Butare. Lorsque le calendrier du Plan NICI 2005 est arrivé à échéance, la compagnie avait prévu de poser 256 km de fibre à l’échelle nationale.

Avant juin 2004, les fournisseurs de services internet devaient recourir aux opérateurs internationaux pour acheminer leur trafic local et international. Le coût élevé des liaisons par satellite et les retards de connexion rendaient cette situation insupportable et limitaient la croissance de l’internet au Rwanda. Mais malgré l’état relativement embryonnaire du secteur des TIC au Rwanda, de nouveaux venus pénètrent rapidement sur le marché de la large bande, attirés par des possibilités commerciales lucratives.

Les principaux bénéficiaires des services large bande sont le secteur privé, en particulier les banques et les compagnies d’assurance qui ont établi des filiales dans tout le pays. Le secteur public est encore mal desservi en raison du coût élevé de l’accès et du faible niveau d’utilisation. Les organisations de développement, comme les agences des Nations Unies, sont également de gros clients de la large bande, car elles ont des partenaires de programme dans le pays et doivent communiquer rapidement des informations.

Mais l’absence de politique freine la croissance

Plusieurs facteurs nuisent à la croissance de la large bande, notamment le coût élevé de l’accès et le faible niveau d’utilisation des TIC pour les transactions commerciales. Mais un des principaux facteurs est sans aucun doute l’absence d’une politique sur la large bande qui oriente son développement et contient des directives réglementaires pour que le RURA adopte les mesures voulues pour soutenir son adoption.

Le NICI est un plan, mais ce n’est pas une politique – et ce n’est certainement pas une politique sur la large bande. Une politique sur la large bande non seulement établirait un cadre pour créer les mécanismes et les mesures incitatives nécessaires pour accroître le nombre des clients, mais ferait également en sorte que le plus de gens possible profitent de la nouvelle économie de l’information de la façon la plus équitable possible. Jusqu’à présent, le RURA a rédigé des lignes directrices sur la qualité du service internet large bande ainsi qu’un document de consultation.

*Qui bénéficiera de la large bande?

Il est important d’établir un cadre concurrentiel libre et équitable. Une solution, avancée par la société civile et d’autres parties prenantes, est un réseau communautaire fondé sur les principes de l’accès ouvert. Cette solution est en accord avec la politique de décentralisation, qui vise créer une prise en charge par les collectivités et une participation proactive au processus décisionnel. Cela permettrait aux opérateurs de bénéficier d’un accès équitable aux réseaux de large bande, plutôt que de voir les propriétaires de câble former des monopoles, créant ainsi une concurrence au niveau des services.

Les effets désastreux des monopoles de câble se font déjà sentir dans des pays comme l’Afrique du Sud, qui tente depuis des années de faire baisser le coût de l’accès internet contrôlé par Telkom. Dans un réseau à accès ouvert, les prix seraient fixés en fonction des coûts et tous les fournisseurs pratiqueraient les mêmes tarifs d’interconnexion.

La façon dont le gouvernement du Rwanda va orienter le potentiel croissant de la large bande à haut débit et négocier des intérêts parfois concurrents sera un test de sa résolution et de son engagement envers ses propres objectifs de progrès. Comme tous les pays en développement, il doit faire des choix difficiles entre les investissements économiques de multinationales et les restrictions sur les marchés ouverts qui verront l’atteinte des cibles d’accès universel et la préparation de règles du jeu équitable à la suite de la pose de fibre. Il s’agit sans doute de l’heure de vérité : sans un modèle opérationnel clair qui fait intervenir la société dans le déploiement des TIC et de leurs services, qui seront les gagnants lorsque les choses se seront tassées?

Cet article a été rédigé dans le cadre du projet Communiquer pour influer en Afrique centrale, de l’Est et de l’Ouest d’APC qui a pour but de promouvoir le plaidoyer pour un accès abordable aux ICT pour tous. CICEWA cherche à définir les obstacles politiques à l’élargissement d’un accès abordable à l’infrastructure des ICT en Afrique et plaider pour leur élimination afin de créer une plateforme solide pour la connectivité sous-régionale en Afrique de l’Est, de l’Ouest et Centrale.

Source : apc.org

Photo par kigaliwire. Utilisée avec permission sous la licence Creative Commons license 2.0.

vendredi 6 novembre 2009

Gabon : Le nouveau directeur de Zain rencontre le ministre du Travail

Fraichement arrivé à Libreville pour le remplacement de Alain Pierre Michel Sainte Marie son prédécesseur, le nouveau directeur général de Zain Gabon, Ihab El Fouly, a été reçu le 2 novembre dernier par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Prévoyance Sociale, Maxime Ngozo Issondou.

Accompagné de Jean Jude Mathas, manager Régulation, le nouveau directeur de l’entreprise de téléphonie mobile Zain Gabon, Ihab El Fouly, a été reçu par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Prévoyance Sociale, le 2 novembre dernier.

Il s’est agit pour le nouveau directeur général de Zain Gabon, qui était attendu à Libreville depuis l’affectation sous d’autres cieux de Alain Pierre Michel Sainte Marie son prédécesseur, de prendre contact avec l’administration du Travail et d’échanger sur les stratégies et les opportunités de partenariat entre sa compagnie de téléphonie et l’Etat gabonais.

Après les échanges de courtoisie, Ihab El Fouly, le nouveau directeur général de Zain Gabon, a présenté ses félicitations au nouveau ministre pour sa nomination dans le tout premier gouvernement du nouveau président de la République gabonaise, Ali Bongo.

Ihab El Fouly s’est déclaré disposé à travailler avec les autorités gabonaises en vue de la mise en œuvre d’un ensemble de nouveautés dans le secteur de la téléphonie mobile au Gabon. Notamment, le Télé centre, l’e-banque, l’e-éducation, l’e-médecine, l’accès à internet...

Ayant décliné son parcours professionnel, Ihab El Fouly a souligné qu’il est Africain et qu’il a beaucoup travaillé à travers le continent. Il a indiqué qu’il a beaucoup d’idées innovantes, expérimentées, entre autre, à Madagascar son dernier poste avant le Gabon.

Ihab El Fouly a souligné qu’il entend établir un dialogue permanent avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Prévoyance sociale, en vue de réaliser de concert des projets qui cadrent aux besoins des populations.

Le ministre du Travail de l’Emploi et de la Prévoyance Sociale, Maxime Ngozo Issondou, qui était assisté par le Secrétaire général de son ministère, Viviane Biviga, a reconnu que ce partenariat souhaité entre Zain et les autorités s’inscrit dans le droit fil de la politique du Gouvernement gabonais. Le ministre a salué le dynamisme de Zain, qui couvre près de 85% du territoire, et a, de même, félicité le caractère citoyen de l’opérateur téléphonique.

Ayant rassuré Ihab El Fouly de sa disponibilité a soutenir les initiatives de Zain, Maxime Ngozo Issondou a demandé au Secrétaire Général de prendre attache avec le Manager Régulation de Zain pour asseoir une collaboration continue avec le Ministère du Travail.

Zain Gabon gère une clientèle estimée à plus de 800 000 abonnés. Cette entreprise a mis en place plusieurs programmes sociaux et accords de partenariats avec des associations et organismes, dans l’optique d’améliorer les conditions de vie des Gabonais.

A l’échelle internationale, le groupe ambitionne de figurer parmi les dix plus grandes sociétés de télécommunication au monde d’ici 2011 et vise à atteindre 150 millions de clients et un excédent brut d’exploitation de 6 milliards de dollars américains à travers la mise en œuvre de son programme dénommé «Drive 2011».

Source : Gaboneco

Photo : © gaboneco ; Le ministre du Travail, Maxime Ngozo Issoundou (à gauche), et le nouveau directeur général de Zain Gabon, Ihab El Fouly